Pourquoi quitter l’école n’est pas si dramatique ?

école

Un choix d’orientation hâtif…

Au début de l’année scolaire 2017/2018, j’ai décidé de quitter l’école pour retourner à l’île de la Réunion. J’étais dans un cursus de pharmacie à l’université libre de Bruxelles que j’ai suivi pendant 6 semaines jusqu’à ce que je me rende compte que ce n’était pas fait pour moi.

Pour être honnête, quand je m’en suis rendu compte, je n’avais pas initialement l’intention de quitter l’ULB (université libre de Bruxelles).
J’ai d’abord cherché si il y avait à l’ULB, d’autres filières qui pourraient me convenir. Je me suis essayé à de la communication et je pensais avoir trouvé plus ou moins quelque chose qui pourrait m’intéresser sans pour autant me passionner.

Malgré cela, après une discussion avec mes parents, on est arrivé à la conclusion que quitte à ne pas savoir quoi faire vaut mieux que ce soit chez moi à la Réunion.

Après coup, je peux dire que cette expérience était le résultat d’un choix d’orientation que je jugerait hâtif. Comme j’étais occupé par le baccalauréat, je n’ai pas réellement eu l’occasion de me pencher sur toutes les solutions possibles. 

  Ensuite il n’y a pas que cela que je retire de cette expérience.

point d'interrogation
Est-ce que c’était le bon choix ?

Venue d’une décision non personnelle et…

Comme l’indique le titre, je dirais que cette décision ne venait pas directement de moi.

J’étais un peu comme tout le monde dans mes années lycées. Je faisais ma vie sans pour autant me préoccuper de ce que je comptais faire après le lycée. Pour être honnête, je ne suis pas encore complétement sûr mais ça va un peu mieux.

Du coup, je me suis laissé guidé par ce que mes parents me suggéraient. Ma mère m’avait proposé la pharmacie car elle s’y connaît dans le domaine. Étant en filière scientifique, je m’étais dis que ce serait un choix logique de poursuite d’étude mais c’est seulement après coup qu’on se rend compte de l’impact de nos choix.

Une des questions qui me hantaient durant mon passage en Belgique était : « Au fait, pourquoi je suis venu en Pharmacie ? Et pourquoi à Bruxelles ? »
J’avais un certain nombre de réponses :

  • ça paie plutôt bien à la sortie
  • les études peuvent s’arrêter après cinq ans seulement
  • c’est dans le domaine scientifique et je pensais aimer ça
  • la pharmacie en Belgique me permettait d’éviter le passage en PACES

Toutes ces raisons venaient de recherches que j’avais réalisé et aussi de ce que me disait ma mère. Mais malgré cela, quand j’y repensais, la réponse la plus évidente fut : « Je suis en pharmacie parce que ma mère m’a proposé d’y aller ».

Cette simple phrase m’a amené à constater la situation d’un nouveau point de vue.

Je n’étais pas vraiment allé dans cette filière par choix mais plus par absence de décision. Je n’ai pas su décider par moi-même et j’ai donc suivi ce qu’on m’a proposé. Lorsqu’il a fallu décider de ce qu’on souhaitait faire plus tard, je n’ai pas su choisir.

Il y a une phrase que mon père dit souvent :

Si tu n’arrives pas à te décider, les autres décideront pour toi.

Cette phrase s’est réellement appliquée à ce moment-là et j’ai regretté mon indécision.

Par la suite, un autre élément qui a joué dans mon choix fut aussi l’éloignement avec ma famille.

L’éloignement familial qui joue.

On peut avoir l’impression que les technologies nous permettent de pallier à éloignement. C’est seulement une fois sur place qu’on se rend compte que c’est plus compliqué que cela.

Quand on ajoute tous les éléments précédents au fait d’être à plus de10 000 km de sa famille, l’ensemble devient dur à supporter.

Franchement à un certain point, j’avais l’impression d’être coincé en Belgique à l’autre bout de mon monde, sans personne sur qui compter.

Heureusement pour moi, j’habitais dans une colocation avec des gens compréhensifs et sympa. En plus de cela, j’ai rencontré une personne que je considérerais presque comme ma « maman belge ».

Cette personne fut un réel soutien durant ces moments et je la remercie franchement.

Merci Gwenn.

Pour revenir à notre sujet, après avoir quitté mon école, je suis donc retourné à la Réunion, déscolarisé.

J’aurais pu voir cela comme la fin du monde mais en vérité cela m’a permis de réaliser de multiples choses.

portes vers des occasions
De nouvelles occasions se présentent.

Quitter fut une source d’occasions,

J’ai donc quitté l’école après seulement deux mois dans l’année.

J’aurais pu être désespéré par cette décision mais en réalité, j’ai réalisé de multiples choses après ce départ.

Voici un petit résumé ;

  • je suis allé à la Paris Games Week,
  • je me suis lancé dans le dessin, un domaine qui m’intéressait depuis longtemps,
  • je suis allé à San Diego en Californie pour 8 semaines,
  • je me suis fait sponsoriser pour aller au plus grand salon de jeu vidéo du monde : l’E3.

Pas trop mal comme année quand même.

Directement après avoir quitté l’ULB, je me suis rendu à la PGW. C’était la première fois que j’assistais à ce genre d’évènement et ce fut un réel bonheur.

Pendant cette même période, je me suis lancé dans l’INKTOBER 2017 et j’ai débuté dans le dessin.

Vers décembre 2017, j’ai eu l’occasion de m’inscrire pour aller réaliser un séjour d’approfondissement de l’anglais à EF San Diego en Californie. Vous pouvez retrouver le récit de mes péripéties ici.
Ensuite durant ce voyage, j’ai réussi à me faire sponsoriser pour aller à l’E3. J’ai raconté cet évènement dans un autre de mes articles.

Tous ces éléments m’ont permis de rentabiliser le fait que j’aie quitté les rangs de l’école durant une année presque complète.

Mais ce n’est pas pour autant que j’ai abandonné le fait d’étudier.

Ce qui ne m’empêche pas de continuer.

Après avoir passé l’année 2017/2018 à réaliser diverses choses, il a bien fallu que je me décide sur quoi faire.

Je n’avais absolument pas l’intention d’arrêter mon éducation seulement après le BAC.

C’est cette volonté qui m’a amené à m’orienter vers le BTS Commerce International dans lequel je suis.

Je suis satisfait de ce choix car c’est bien moi qui l’aie choisi, ce qui me motive à aller jusqu’au bout. En plus de cela, le commerce est un domaine qui m’a intéressé depuis toujours.

Ce BTS est source de stress que j’ai surmonté en usant des techniques de mon article.

Finalement, mon choix de quitter l’école ne fut pas si dramatique. J’ai pu profiter de cette occasion pour réaliser de multiples passions et voyages.
J’ai aussi eu le temps de me recentrer sur mes objectifs et ainsi me réorienter au mieux.

Cet article peut servir à quiconque a quitté les bancs de l’école et qui se sent peut-être perdu ou désorienté.

Je conclu cet article en vous donnant le ressenti de deux de mes amis qui ont réalisé une année sabbatique au même moment que moi (le deuxième témoignage est un peu long mais très intéressant) :

Ben tout simplement, pendant l’année sabbatique, j’ai regardé masse anime et j’ai joué pareil beaucoup. J’ai fait un peu ce que je voulais, j’aurais pu passer mon permis mais la flemme c’était trop dur. Je me suis inscris à l’ILOI il voulait pas de moi alors sans trop savoir quoi faire, je suis parti en science sociale à l’université.


L’idée de faire une année sabbatique après la terminale me trottait dans la tête depuis la première. J’y ai renoncé par peur de ne pas pouvoir me remettre au travail par la suite.
Étant bonne élève au lycée, c’est tout naturellement que je me suis orientée vers une MPSI (CPGE) à l’heure de faire nos choix de poursuite d’études sur APB (Parcours Sup a ce jour). N’ayant aucune idée du métier que je voudrai exercer plus tard, la MPSI était pour moi la suite logique qui correspondait à mon ‘’profil’’.
J’ai aimé la prepa tant dans la qualité de ses enseignements que dans la cadence imposée aux étudiants. Mes résultats étaient au rendez-vous mais psychologiquement ça n’allait pas du tout. Épaulée par mes parents j’ai donc décidé d’arrêter ma prepa au bout d’un trimestre.

Je me suis alors réfugiée dans les livres, les films, j’ai assisté à des conférences, à des cours à la fac tout cela pour mettre à profit mon temps libre au service de ma culture.
Cette pause dans mes études m’a permis de retrouver mon sport le judo et cela m’a aidée à regagner ma confiance, ma forme mentale et physique. J’ai aussi passé un diplôme de professeur de judo, j’ai donné des cours à des enfants, j’ai aussi fait des interventions en anglais auprès des petits.
En bref je n’ai pas chômé pendant cette coupure de 8 mois.
J’ai aussi beaucoup réfléchi sur ma réorientation: je me suis renseignée sur ce qui me plairait vraiment et j’ai constitué un dossier sur parcours sup avec la conseillère d’orientation psychologue qui m’a suivie depuis ma sortie du lycée de ma classe prepa. Cette année j’ai donc entrepris une PACES (Medecine) et mon concours est dans deux mois. C’est passionnant et je me retrouve beaucoup plus dans ces études.

En faisant un tour d’horizon sur les expériences post-bac de mes amis j’ai constaté ô combien la réorientation était courante. A mon humble avis un élève tout juste sorti de terminale ne possède absolument pas toutes les clés pour se diriger vers une poursuite d’étude qui correspond à sa personne. Le système scolaire tel qu’il est fait nous oriente en se basant sur le seul critère des résultats mais cela n’est en rien pertinent. Les études c’est pour soi qu’on les fait et si l’on ne s’y retrouve pas, comment peut-on s’y investir pleinement?

J’ai réussi à m’écouter mais sauter le pas a été une décision très difficile à prendre car l’inconnu fait peur. Cette expérience m’a permis de grandir et de me connaître un peu plus.
Si c’était à refaire j’aurais sans doute pris cette année sabbatique dès ma sortie de terminale ! Comme quoi il est souvent bon de suivre sa première idée

Manel

Tard+

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